La fleur du mois de juillet : la lavande

Nul ne peut résister à son charme et à son éclat, elle dessine et embellit les coteaux de la Provence et les embaume d’un parfum unique : la lavande.

Venue de l’ouest du bassin méditerranéen, la lavande était déjà utilisée par les Romains pour conserver le linge et parfumer les bains. En Provence, la lavande fut utilisée au Moyen Âge, pour la composition de parfums et de médicaments, mais c’est à partir du XIXe siècle que sa culture se développa.

Lavande ou lavande, hein ?
Photo : Luc Rioland

La plante se développe sous forme de touffes au vert foncé et avec des fleurs très odorantes, le plus souvent mauves ou violettes disposées en épis. Elle pousse surtout sur les sols calcaires secs et ensoleillés. Toutes les lavandes sont des plantes mellifères, très recherchées par les abeilles.

L’aridité des sols n’effraie pas la lavande.
Photo : Luc Rioland

L’essor de la production française d’huile essentielle de lavande est lié à l’implantation de parfumeries dans la région de Grasse. La mise en culture organisée systématique du lavandin, dans les années 1950, prit ensuite le relais. L’huile essentielle est de meilleure qualité en altitude car la teneur en esters augmente, mais le rendement y est plus faible. Les rendements en huile essentielle de lavande sont très variables selon les régions, le climat, l’année, l’âge de la plantation et la variété : ils sont d’environ 15 kilos par hectare en montagne pour la lavande « vraie », mais peuvent atteindre jusqu’à 180 kilos pour le lavandin en plaine.

Une distillerie traditionnelle en montagne drômoise.
Photo : Luc Rioland

Il existe deux procédés principaux de production d’huile essentielle de lavande :
La distillation traditionnelle : la récolte doit subir un temps de séchage d’un ou deux jours, avant distillation, afin de perdre l’excès d’eau et éviter de modifier la qualité des huiles essentielles. On fait circuler un courant de vapeur d’eau dans la lavande coupée et bien tassée (temps de distillation relativement court, 30 à 45 min).
La distillation en « vert broyé » : Sitôt cueilli, le végétal (surtout le lavandin) est haché à l’aide d’une ensileuse et il est placé sans séchage préalable, dans une benne ou caisson mobile de distillation qui sera directement monté sur la chaudière de distillation. Cette technique récente améliore le rendement au détriment de la qualité, mais elle est refusée pour la production de l’une huile essentielle de lavande aux normes AOC.

L’intestin d’une distillerie, son serpentin.
Photo : Luc Rioland

C’est bien sûr la parfumerie qui fait le plus gros usage de la lavande. On peut tout parfumer avec elle, depuis les savonnettes jusqu’aux détergents et au papier hygiénique ! Mais la pharmacopée est aussi très riche dans les utilisations de l’huile essentielle de lavande.
Depuis très longtemps aussi, on prête des vertus cicatrisantes à la lavande. On lui trouve aussi des propriétés antivenimeuses en cas de morsure de vipère.
La lavande a des propriétés antispasmodiques, sédatives et diurétiques. L’huile essentielle de lavande est recommandée pour la décontraction musculaire et pour favoriser la concentration.
L’huile essentielle de lavande est antiseptique et bactéricide, appliquée pure sur la peau elle soulagerait les brûlures et les piqûres d’insectes. Appliquée sur les tempes, elle soulagerait les douleurs migraineuses. Les lavandes sauvages sont aussi utilisées en aromathérapie. Bref, le produit miracle !

Dans la Drôme, un champ de lavande épousant le relief.
Photo : Luc Rioland

La France était le premier producteur de lavande et d’huile essentielle, mais depuis 2010-2011, la Bulgarie détient ce titre et écoule une grande partie de sa production en France. La présence d’une maladie grave menace la pérennité de la production de lavande et de lavandin, dont 50% de la récolte française d’huile essentielle a été détruite entre 2005 et 2010. Cette maladie est due à une bactérie (le phytoplasme du Stolbur) qui a besoin d’un insecte hôte ( la cicadelle ) pour survivre et est transmise aux plants. La cicadelle est un petit insecte originaire d’Amérique du Nord, arrivé en France dans les années 1950, et qui sévit essentiellement dans le Sud de la France, spécialement dans les régions viticoles, en raison de son goût prononcé pour les vignes aussi très présentes en Provence … Les climats chauds et humides lui sont très favorables.

La cicadelle écumeuse : un parasite vecteur de maladie.

Les producteurs de lavande et lavandin sont confrontés à des mortalités précoces de leurs productions après un dessèchement progressif des plantations.

La cicadelle blanche : un autre parasite.

LES MOYENS DE LUTTE
Aujourd’hui, ils ne sont que préventifs et il y a de grandes chances pour qu’ils le demeurent car :
• La lutte directe contre le phytoplasme n’est pas possible car les antibiotiques, les molécules actives efficaces contre les bactéries, sont interdites d’utilisation sur les cultures en France.
• La lutte chimique directe contre la cicadelle est difficile à envisager. En effet, les larves sont intouchables par un insecticide classique car elles vivent dans le sol. Concernant les adultes, leurs périodes de vol correspondent à la période de floraison des lavandes et donc à la présence d’abeilles.
• La lutte se réalise donc pour l’instant de façon indirecte en utilisant des variétés sélectionnées pour leur tolérance au dépérissement et des plants sains.
La vraie lavande ou le faux du lavandin, son mode de distillation, le made in France ou le made in Bulgary …
Maintenant que vous êtes au parfum sur la culture de la lavande, soyez vigilant avant d’acheter !


Le vrai bonheur ne dépend d’aucun être, d’aucun objet extérieur. Il ne dépend que de nous... (Dalaï Lama)
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