Le mimosa.

J’entends déjà murmurer que le mimosa est défleuri en Ré et sur la Côte d’Azur, mais le mimosa est une espèce qui fleurit selon les conditions météo et reste sensible aux écarts de température, on peut donc le qualifier encore de fleur du mois de mars …
L’arbre est originaire d’Australie et quelques rameaux ont été rapportés en Angleterre à la suite du premier voyage du capitaine Cook, mais c’est le navigateur français Nicolas Baudin qui fit parvenir les premiers pieds vivants. Arrivés après 1804 en France, ils furent plantés dans les jardins du château de la Malmaison. Le mimosa a été planté au 19ème siècle sur la Côte d’Azur qui offrait un climat favorable à son développement, grâce à son ensoleillement et à la rareté des gelées.
Cet arbre, qui peut atteindre une vingtaine de mètres de haut, affectionne les sols siliceux et peut supporter des températures assez basses, jusqu’à - 7 °C à - 10 °C et demande cependant un bon ensoleillement.

Le mimosa fleurit en hiver parce qu’il a gardé la mémoire de sa date de floraison en Australie. Les fleurs se présentent sous forme de petits pompons jaunes et soyeux disposés en grappes ramifiées et forment ensuite les fruits sous forme de gousses articulées, plates et brunes à maturité. C’est surtout en parfumerie que le mimosa est réputé, et il a contribué à l’essor de Grasse. Sa fleur, très fragile, donne une essence utilisée comme modificateur des accords floraux. Afin de permettre à Grasse de traiter d’importantes quantités de fleurs, le mimosa a été planté tout autour de la ville, formant d’imposantes forêts, mais aussi dans de nombreuses communes du Var et des Alpes-Maritimes. Il a même donné son nom à la commune de Bormes-les-Mimosas, dans le Var.

En horticulture, il existe 3 modes de production :
Le semis qui se pratique en début de printemps (on recommande de faire tremper les graines dans de l’eau très chaude quelques heures, avant de les semer dans un mélange de terreau et de sable, et placé au chaud 20 à 25°C).
Le bouturage se fait avec de jeunes pousses trempées dans une hormone, et repiquées en petits pots, dans un mélange de tourbe blonde et de sable, elles sont ensuite placées en atmosphère confinée et saturée de vapeur d’eau.
Le marcottage : comme les acacias, le mimosa émet des racines adventives, le marcottage au printemps peut être en terre ou aérien.
Il suffit de courber une jeune branche au sol, d’enlever l’écorce sur 2 ou 3 cm (incision annulaire), de l’enterrer dans un pot et l’attacher pour éviter qu’elle ne se soulève et maintenir humide. La nouvelle plante est racinée en 8 mois.
Le marcottage aérien (à préférer) se pratique sur de jeunes branches en recouvrant l’incision annulaire d’un manchon de sphaigne (mousse naturelle) détrempée et enrubannée en « papillote » à l’aide de papier aluminium ou de film plastique. Le sevrage se fait 2 ou 3 mois plus tard et les nouvelles plantes sont alors rempotées, arrosées régulièrement et conservées en demi-ombre.

A l’état naturel, le mimosa produit des rejets à partir de sa souche vivace. C’est par cette reproduction, autant que par les nombreuses graines produites, qu’il peut devenir envahissant allant même par endroit jusqu’à menacer la flore locale.
Il est ainsi considéré comme invasif en Europe du Sud (France, Espagne, Portugal, Italie), où il peut former des peuplements denses qui empêchent la flore locale de se développer et peuvent perturber l’écoulement des eaux. De plus, le pollen peut provoquer des allergies.
Dans la région de la Côte d’Azur (Maures, Estérel), l’espèce est désormais invasive et pose des problèmes de gestion. Les méthodes de lutte sont l’arrachage manuel des jeunes plants et l’enlèvement des graines tombées au sol.
Compte tenu de l’ampleur de la tâche et hors le risque d’incendies, le mimosa a encore un bel avenir …