La fleur du mois de février : la perce-neige

C’est la première fleur que découvre le cyclo-touriste quand il retrouve sa monture au sortir de l’hiver, et son apparition est une nouvelle qui fleure bon le printemps.
De la famille des Amaryllidacées, il existe 19 espèces de perce-neige et plus de 500 variétés, mais la plus commune est Galanthus nivalis : Galanthus signifie « Fleur de lait » et nivalis « des neiges ».

La floraison bat son plein, les fruits se forment
Photo : Luc Rioland

Cette plante porte bien son nom, car elle est l’une des seules à pouvoir fleurir malgré la neige. D’autres noms viennent parfois la désigner dans le langage courant : clochette d’hiver, galantine, galantine d’hiver, galanthe des neiges, goutte de lait ou encore, nivéole.
Le nom perce-neige est originellement féminin mais il est de plus en plus utilisé au masculin. L’usage a fait que les deux genres sont actuellement autorisés. Quant au pluriel, deux possibilités depuis 1990 : perce-neiges ou perce-neige.
Plante à bulbe de 10 à 20 cm de hauteur, les fleurs sont blanches et solitaires. La floraison en janvier et février selon les régions et le climat, exhale un léger parfum de miel. Chaque fleur blanche est plus ou moins marquée d’une tache verte sur les segments internes, qui aide à l’identification des variétés. Le feuillage vert pâle de 4 à 8 mm de large apparaît tôt en saison et disparaît dès les premières chaleurs. Un fruit ovoïde et allongé apparaît après la floraison.
La plante est toxique et médicinale. Le bulbe cru a des propriétés vomitives.
On rencontre la perce-neige sur des sols frais, ombragés et riches en azote, ou dans des prairies humides. Elle n’apprécie pas les expositions trop ensoleillées et les sols trop secs en période estivale.

Sous-bois fleuri et embaumé
Photo : Luc Rioland

En France, sa répartition est très inégale : assez rare dans l’Ouest, le Centre et les Pyrénées, rare ailleurs. Elle fait l’objet de protection dans certains départements (notamment dans l’Est). Elle mériterait d’être protégée dans les autres régions où elle est peu fréquente.
En dehors des zones strictement protégées, la cueillette à "caractère familial" est tolérée, mais en quantité limitée "à ce que la main peut contenir".
Il est donc primordial de pratiquer une cueillette raisonnée et responsable (s’applique à d’autres espèces …).
Par contre, il y a une stricte interdiction à l’arrachage des bulbes, qui attise pourtant bien des convoitises et fait l’objet d’un trafic organisé important et aux ramifications parfois européennes.
Récemment près de Chinon, 21 tonnes de bulbes, pour une valeur marchande de 80.000€, ont été récupérés dans un entrepôt après une planque de 4 semaines menée par la Gendarmerie et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et l’interception d’un camion hollandais chargé de bulbes. La région orléanaise est également soumise à une forte pression d’arrachage mais pas forcément à grande échelle.
Les auteurs d’arrachage illégal peuvent être poursuivis pour détention non autorisée de végétaux non-cultivés ou semences ? Tout ramassage intensif et trop volumineux peut faire l’objet d’une amende : le code forestier institue des sanctions pénales à l’encontre des auteurs de prélèvements abusifs. Par ailleurs, les cueillettes à des fins commerciales sont interdites. Ces mesures permettent la protection du patrimoine naturel dont il convient de préserver la richesse écologique.
Dans les années 1920/1930, la perce-neige a permis d’arrondir les fins de mois pour nombre de petites mains. La cueillette était réalisée très tôt le matin avant que la fleur ne soit ouverte et souvent dans le froid. Les bouquets étaient rangés dans des plateaux de bois et confiés aux transporteurs (cars ou trains), les fleuristes destinataires dans les villes voisines pouvaient ainsi les mettre en boutique avant midi. Un bel exemple de circuit court !


Le vrai bonheur ne dépend d’aucun être, d’aucun objet extérieur. Il ne dépend que de nous... (Dalaï Lama)
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