Des amis au Caylar dans l’Hérault
Le Larzac pour des randonneurs inconditionnels

Le Larzac pour toute une génération c’est ce coin reculé de l’hexagone que de nombreux soixante-huitard engagés, à la fois sensibles à l’environnement et plutôt opposés à la société de consommation, avaient choisi pour construire une nouvelle vie.
Ce fut aussi quelques manifestations médiatisées lorsque le gouvernement de l’époque décida, comme par hasard, d’agrandir le camp militaire au détriment des terres cultivables que quelques agriculteurs de brebis tentaient d’apprivoiser.
"Gardarem lo Larzac"
Aujourd’hui, le Larzac c’est le pont de Millau connu dans le monde entier, c’est Le Caylar une ville étape pour de nombreux vacanciers qui vont ou reviennent de la Méditerranée par l’A75 qui joint Montpellier à Clermond-Ferrand.

Pour la trentaine de randonneurs qui se retrouvèrent au Caylar du 9 au 16 juin dernier, ce fut une découverte du plateau du Larzac riche d’histoire, de connaissances géographiques, de balades plus ou moins musclées et surtout d’une complicité amoureuse pour tout ce que nous apporte une pratique simple et curieuse du tourisme à bicyclette.

La fleur du chardon colore les bas-côtés

La première surprise sera peut-être de constater que la ville du Caylar possède un vieux bourg pittoresque, de nombreux commerces, une capacité d’accueil étonnante avec son gîte de randonneurs, son camping caché dans les rochers dolomitiques, des hôtels restaurants et des habitants sympathiques et accueillants.

Le coquelicot se mélange à la lavande

La deuxième surprise est peut-être cette notion géographique de plateau, nous sommes à 750 m d’altitude, aussi chaque matin l’itinéraire empruntera des routes plutôt descendantes et l’après-midi nous reviendrons vers notre gîte par des routes plutôt montantes. Pour des cyclistes néophytes il n’est pas inintéressant de savoir que la moindre rivière, la Sorgue, le Cernon, le Tarn, la Durbie... c’est un trou de 300 m minimum.
À ce relief naturel abrupte mais absolument magnifique il faut ajouter que le soleil darda ses rayons pendant 8 jours et les gouttelettes de sueur n’étaient pas dues qu’à l’excellence des dîners, des pressions bien fraîches englouties avec discrétion ou des bidons d’eau que nous remplissions fréquemment aux sources et fontaines, nombreuses dans les villages traversés.

Les gentils organisateurs, Christine, Guy, Jean-Pierre

Si l’ami Jean-Pierre avait pris la peine de rassembler quelques notables du Sud, des chevaliers bien trempés de l’Est, des nobliaux en mal de voir leurs privilèges s’évaporer avec la venue annoncée des gueux pictos, et quelques autres baroudeurs reconnus, les itinéraires avaient été confiés au troubadour du Vigan qui n’a de cesse que de chanter les louanges de sa belle région entre Causses et Cévennes, une maîtresse qu’il connait bien et dont il sait partager les petits coins connus ou méconnus pour le plus grand bonheur des invités.
A l’issue de ce séjour, du "Pas de l’Escalette" déjà voie de communication pour les Romains, à la présence des templiers dans les villages hospitaliers, La Couvertoirade, Sainte-Eulalie-sur-Cernon... nous revisitâmes notre histoire.
Si les ruptures du relief karstique du massif du Causse, cirque de Navacelles, de Vissec, nombreux petits cols qui passent du Tarn au Cernon, du Cernon à l’Auzon, de l’Auzon à La Sorgue... nous obligèrent à faire profil bas, nous découvrîmes la cassure avec les Cévennes toutes proches et ses ascensions plus vertes par la piste du col de l’Homme Mort en venant du col de la Barrière notamment et ses descentes magnifiques sur le versant de l’Aigoual et sa Durbie tachetée du jaune des genêts en fleurs.

L’orchidée jonche les fossés

Nous ne pouvions pas manquer au Sud du Larzac le Mont Saint-Bodille (848 m) qui découvre la grande bleue (un peu grise ce jour là), le mont Saint-Clair ou le pic Saint-Loup...
La richesse de ce type de rencontre c’est aussi derrière une grande liberté individuelle quant à l’appréhension des journées, des moments de convivialité le soir pour célébrer en bons gaulois, la naissance du roi Renaud, l’apéro des retrouvailles, un dîner festif où les tables s’installent bout à bout et où nos amuseurs préférés nous gratifient d’histoires drôles.
La vie est belle, toutes les discussions sont nobles et respectueuses de l’autre, ah si les tenants du pouvoir s’inspiraient de cette philosophie humaniste.
Merci à tous, organisateurs, participants, femmes, hommes, bavards et taiseux pour ces instants de bonheur qui permettent de se ressourcer.


Le vrai bonheur ne dépend d’aucun être, d’aucun objet extérieur. Il ne dépend que de nous... (Dalaï Lama)
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