Le mois d’août n’est pas la période où nous rencontrons le plus de fleurs lors de nos sorties, la nature commence à se prémunir des jours moins favorables et la floraison est souvent achevée.
Heureusement la fleur du tournesol, à défaut de se retourner sur notre passage, est bien présente.

Egalement connu sous le nom de soleil, le tournesol est une plante lumineuse avec ses larges fleurs jaunes, c’est une espèce annuelle de la famille des Astéracées. Originaire d’Amérique du Sud et introduit en Europe au XVIe siècle, il est principalement cultivé pour produire de l’huile alimentaire. Plus récemment, il a été introduit dans la fabrication de biocarburants, ses vertus anti-dépolluantes pourraient aussi lui assurer un bel avenir ! Certaines variétés de tournesols sont aussi cultivées en plante d’ornement. La variété de tournesol « Géant Mammoth » peut mesurer plus de 4 m de haut et donner des capitules de 50 cm de diamètre, alors que celle « Nanus flore pleno » n’atteint que les 60 à 80 cm de haut.
Les tournesols se plantent directement en pleine terre en avril ou en mai. De croissance rapide, ils fleurissent à la fin de l’été jusqu’à l’automne, et sont récoltés en septembre lorsqu’il sert à la production d’huile. Un environnement très ensoleillé est de mise, de même qu’un sol calcaire même sec.
Le mot « tournesol » est emprunté à l’italien girasole, « qui tourne avec le soleil ». Il existe de nombreux noms ou expressions pour le désigner : grand-soleil, soleil des jardins, soleil commun, graine à perroquet, hélianthe…

Le tournesol est sujet à l’héliotropisme avant la floraison. Ce phénomène agit sur la croissance de la tige en fonction de l’éclairement. Il permet aux feuilles de garder tout au long de la journée une exposition optimale au soleil et d’assurer la plus grande efficacité de la photosynthèse. La face supérieure des feuilles du jeune plant de tournesol suit le soleil tout au long de la journée, en début de matinée, les jeunes tournesols sont tournés vers l’est, durant la journée ils suivent le soleil au sud, et en fin d’après-midi ils regardent vers l’ouest.
Au début de la floraison, la fleur pointe définitivement dans la direction Est/Sud-Est, et le capitule se tourne vers le sol sous l’effet du poids des graines.

Le développement de la culture du tournesol en France, comme celle du colza, à partir des années 1970 est dû au besoin d’indépendance de la communauté européenne face au monopole des États-Unis en matière d’oléagineux.
L’huile est extraite des graines, dont la teneur dans les variétés améliorées varie de 40 à 50 %.

Dans l’alimentation humaine, l’huile de tournesol est appréciée pour son équilibre en acides gras : elle contient 12 % seulement d’acides gras saturés et surtout l’acide linoléique, qui est un acide gras essentiel.
D’après les nutritionnistes, cette huile linoléique a d’excellentes qualités diététiques, par exemple pour combattre le diabète. C’est également une bonne source de vitamine E. L’huile de tournesol entre dans la composition des margarines. Elle sert aussi à la fabrication de savons et de cierges. Le tournesol est, avec le colza et l’olivier, l’une des trois sources principales d’huile alimentaire en Europe.
On consomme aussi les graines torréfiées, notamment autour du bassin méditerranéen où on les connait sous le nom de pipas ou pipasol en Espagne.
Les jeunes pousses tendres après germination sont également consommées pour leur grande qualité nutritive.

Dans l’alimentation animale, la plante entière récoltée avant maturité est utilisée comme fourrage. De plus, les résidus de trituration, appelés tourteaux, sont riches en protéines, et sont utilisés dans l’alimentation du bétail. Les graines entières sont appréciées pour nourrir les perroquets et autres oiseaux de volière.
C’est aussi une plante mellifère, même si elle a l’inconvénient de fleurir tard en saison. Mais l’utilisation du Gaucho comme désherbant est très critiquée car elle a (ou aurait) décimé les abeilles et causé un effondrement substantiel de la production de miel

Son usage industriel : l’huile de tournesol colza peut être utilisée comme bio-carburant pour les moteurs diesel, soit directement en tant qu’huile végétale pure (HVP), ou après transformation (majoritairement).
Au-delà de 30 % d’HVP, il convient de faire certains réglages (pression d’injection) et modifications (préchauffage). L’huile de tournesol semble offrir le meilleur rendement et être aussi la plus écologique. Pas de rejet de soufre, 25 % d’émission de dérivés azotés en moins, trois fois moins de CO2 rejeté à la combustion… Mais politiquement, l’application de la TIPP aux HVP, votée fin 2006 par le parlement, rend l’HVP de tournesol plus chère que le gazole, plombant ainsi les expérimentations. Toutefois, les agriculteurs peuvent produire de l’HVP et l’utiliser à leurs fins personnelles sans avoir à payer de taxe.

Un dernier débouché : le tournesol est une plante dépolluante.
Certaines études ont démontré que cette plante pouvait absorber en peu de temps de fortes quantités de radiations dans le sol. Près de six mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima, un projet nommé "Fukushima Sunflower Foster Parent Project" a été lancé afin de planter des milliers de tournesols dans la région. En effet, cette plante absorberait la radioactivité qui empoisonne le sol. L’objectif est de planter des tournesols dans les zones contaminées par la centrale nucléaire. Une opération similaire avait été en effet organisée en Ukraine après l’accident de Tchernobyl. Et à en croire les responsables de ce projet, il faudrait environ 30 ans pour que le niveau de radioactivité dans le sol redescende à un seuil normal. Cependant, il faudra plusieurs années pour voir si les tournesols ont un réel impact sur les substances radioactives.
Pourvu que l’on n’ai pas construit des centrales nucléaires en Poitou parce que l’on y trouve beaucoup de tournesols !